Cantonnier urbain de la “deconcentralisation”
Maire adjoint du XXe arrondissement en charge de la prévention et de la sécurité, de la mémoire et des anciens combattants, Pascal Joseph a derrière lui une longue expérience du monde territorial.
S’il est adjoint au maire du XXe arrondissement depuis 2008, Pascal Joseph a néanmoins une solide expérience des collectivités locales. Candidat aux municipales à Paray Vieille Poste (Essonne) en 1989 et 1995, chargé de mission auprès de diverses équipes municipales – Les Clayes sous Bois (Yvelines), Juvisy (Essonne), Argenteuil (Val-d’Oise) -, puis auprès du 1ervice-président de la Région Île de France de l’époque, un certain Manuel Valls, Pascal Joseph a aussi travaillé pendant 5 ans avec le président de l’Union départementale des élus socialistes et républicains de l’Essonne, André Bussery.
C’était au début des années 90. Il s’est également longtemps investi dans les instances de l’Association des directeurs de cabinets socialistes. Professionnellement, il est consultant et formateur indépendant et continu à prodiguer des conseils dans les collectivités locales.
Adhérent en 1986 au PS, « après la défaite », il intègre rapidement l’équipe nationale du MJS. Après ses divers périples en Ile-de-France, qu’il a donc sillonnée en particulier en Grande Couronne, il s’installe à Paris en 1999. Directeur de cabinet de François Dagnaud, adjoint – après la victoire de Bertrand Delanoë en 2001- chargé de l’administration, Pascal Joseph suit de près la mise en œuvre des 35 heures chez les agents territoriaux parisiens. Il en a retiré quelques enseignements quant au fonctionnement de la mairie de la capitale et de celles de ses arrondissements, qui lui laissent une appréciation mitigée. Même s’il admet que les relations entre la mairie centrale et les 20 mairies d’arrondissement ont très sensiblement progressé depuis la victoire de la gauche en 2001, il recourt à une formule pour résumer la situation : « Maire de Paris, c’est des moyens mais pas de proximité ; élu d’arrondissement, c’est de la proximité mais pas de moyens ».
Ces derniers s’apparentent selon lui à des sortes de « cantonniers urbains. Tout ce que l’on peut offrir, c’est de la présence. En réalité, on se rapproche plutôt des élus rurbains ou ruraux que des élus des autres grandes villes ». Et Pascal Joseph de souligner, pour marquer la comparaison : « Le XXe arrondissement, c’est Bordeaux. Mais dans les arrondissements, pas de budgets ni de services propres… À Paris, nous avons un terme barbare pour qualifier l’organisation territoriale : la déconcentralisation ». On se doute que l’adjoint à la prévention et à la sécurité suit avec une attention particulière les débats sur l’évolution de l’agglomération parisienne, d’autant, dit-il, que « notre aire d’influence, pour nous, élus d’un arrondissement limitrophe comme le XXe ce sont les communes d’à-côté ».
Passion culinaire.
Mais il ne faudrait pas réduire Pascal Joseph à ce seul parcours politique et militant. Il a aussi de vraies passions ! D’abord, la cuisine, qu’il dit « adorer » faire et pas seulement déguster. « Chez moi, c’est structurel ! », théorise-t-il. Il assume par ailleurs son « seul luxe », les voyages. Passionné d’histoire et de philosophie, on le croit volontiers dans la revendication de ces centres d’intérêts lorsqu’on est confronté aux envolées de cet excellent orateur, par exemple quand il est amené à commémorer les nombreux anniversaires de la Commune de Paris, au Mur des Fédérés, au cimetière du Père Lachaise. Car l’adjoint à la Mémoire dans l’équipe municipale de Frédérique Calandra est très attaché à cet arrondissement si lié aux luttes sociales et aux combats pour l’émancipation. Sur son blog, Pascal Joseph a longtemps eu cette formule d’accroche : « Comprendre… Vouloir ? Agir ! ».
Un bon résumé de sa personnalité.
Philippe Foussier